mardi 12 novembre 2013

DEBAOBAB #5 - La Démolition : l'écho des pierres qui tombent



« Qu’est-ce donc que ma substance, ô grand Dieu ? J’entre dans la vie pour en sortir bientôt ; je viens me montrer comme les autres ; après, il faudra disparaître. Tout nous appelle à la mort : la nature, presque envieuse du bien qu' elle nous a fait, nous déclare souvent et nous fait signifier qu' elle ne peut pas nous laisser longtemps ce peu de matière qu' elle nous prête, qui ne doit pas demeurer dans les mêmes mains, et qui doit être éternellement dans le commerce : elle en a besoin pour d' autres formes, elle la redemande pour d' autres ouvrages.»

Extrait de Sermon sur la mort, Oraison Funèbre, 1662
 Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704)
Homme d’Eglise – Prédicateur et écrivain français



DEBAOBAB #5





en présence de : 
Etienne Parin directeur du grand projede ville de la rive droite
Nicole Concordet architecte et scénographe
Tamara Granet-Monllor co-responsable du centre social l'Estey de Bègles
Anne Fortier-Kriegel paysagiste, docteur et enseignante chercheuse à l'ENSAP Lille

avec la participation de
Anne-Laure Boyer artiste plasticienne

vendredi 1 novembre 2013

Impact de la révolution du 14 Janvier à Tunis

Introduction de Baobab

   Nous avions également convié l’architecte urbaniste Philippe Barrière, maître de conférence et professeur assisté des facultés d’architecture de Québec, de Tunis et de l’Ecole Spéciale d’Architecture de Paris, à venir nous parler de son travail et d’un workshop qu’il a orchestré à Tunis, suite aux évènements qui ont précédé la révolution de Jasmin, le 14 janvier 2011.

 En effet, c’est avec l’œil d’un concepteur d’espace et celui du professeur docteur en architecture que nous aurions aimé pouvoir se questionner sur l’engagement de sa pratique professionnelle et académique.

   Monsieur Barrière a répondu à l’invitation mais n’a malheureusement pas pu participer au débat. Nous le remercions d’avoir pris le soin de nous envoyer un court texte d’idées et éléments dont il aurait souhaité nous parler lors du débat.
Ce texte nous explique les prémices de son travail en Tunisie et nous alimente devant son envie d’enseigner et de pratiquer son rôle d’architecte dans un contexte très traditionnaliste, au paravent bridé par le poids culturel et politique et dont les intellectuels soutenues par le peuple essaient de s’affranchir.



"Le Vietnam, ancienne colonie française"



Résistance d’un peuple

Je vais d’abord vous présenter ce qu’est la revendication, à travers l’espace public, au Vietnam. Au delà de la revendication, je parlerai plus exactement de résistance d’un peuple. Depuis plusieurs décennies, il résiste à des occupations, un régime politique communiste, des conflits, mais a démontré un véritable attachement à son identité et sa culture.
Comparé à leurs voisins géographiques, c’est quand même un pays où il y a de l’éducation, pas d’enfants dans la rue, de la pauvreté mais pas de misère. Certes, il y a de la censure, pas de liberté de presse ou d’artistes pour s’exprimer, mais je ne pense pas que ce soit les mêmes problématiques que chez nous. Les priorités sont différentes.




L’accueil des exilés



Les personnes que nous accueillons dans notre association Mana viennent d’ailleurs. Elles ont quitté leur pays d’origine, leurs repères, pour s’aventurer dans un nouvel univers social, culturel, linguistique. 

Pourquoi manifeste-t-on ? Où manifeste-t-on ?



Propos rapportés DEBAOBAB #3 " Lieux, Peuples et Revendications", 
Alain Delmas, Responsable CGT
               
Sur les questions : Pourquoi manifeste-t-on ? Où manifeste-t-on ?
Comment s’empare-t-on de l’espace public ?

« La manifestation, s’emparer des lieux publics, c’est vieux comme le monde. L’agora c’était s’emparer des lieux publics pour débattre, c’était des lieux de démocratie et d’échanges. S’emparer des lieux publics, de la rue, c’est aussi dire qu’on existe, exprimer des problèmes, faire des propositions et se faire entendre. Ce sont aussi des lieux de solidarité et de convergences. […]
On a souvent l’impression que c’est facile mais, ce n’est pas aussi simple que cela de s’emparer de l’espace public. D’abord parce qu’il y a eut des lois qui sont tombées, les lois Pasqua, des lois liberticides, dans les années 1993-1994. Avant on ne faisait pas de demandes, on n’avait pas besoin d’autorisations pour manifester. Ensuite, parce que la ville elle-même évolue, l’espace public se transforme. A Bordeaux, par exemple avec le tram, il y a tout un tas de lieux dont on ne peut plus s’emparer. Les tracés pour les manifs par exemple : La préfecture, le conseil régional, la mairie de Bordeaux, ce sont des lieux symboliques. La place de la Victoire aussi est un lieu symbolique. Mais il y a des lieux auxquels c’est de plus en plus difficile d’accéder. […]
Cite « Nolli poche en noir les blocs et habitations privées mais détail le plan intérieur des bâtiments publics, le blanc de l’espace du vide (la rue) se poursuit à l’intérieur des édifices publics indiquant clairement que leurs espaces, même intérieurs, deviennent à la disposition du public. » C’est fini ça, c’est fini ! Les édifices publics n’appartiennent plus au peuple !

CAUE 33 : La ruralité


Présentation brève des missions du CAUE:
Le C.A.U.E. (Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement)est une association qui intervient gratuitement sur 4 volets : le conseil aux collectivités, le conseil aux particuliers, la formation des élus, techniciens des collectivités et professionnels du cadre de vie et enfin, la sensibilisation du grand public avec un volet spécifique « pédagogie jeune public » (en milieu scolaire).
 
La vision et l’appréhension du milieu rural au C.A.U.E.
La problématique du milieu rural se situe au cœur de l’action du C.A.U.E., les communes étant généralement dépourvues d’ingénierie en interne dans ces zones.
Quelle définition de la ruralité ? Notre approche veut dépasser les oppositions : la campagne n’est pas le négatif de la ville ni seulement une réserve foncière, elle est aussi et surtout un territoire de projet et de ressources. Nous préférerons la notion de « milieu » plutôt que l’opposition systématique « rural/urbain ». Enfin, nous constatons une grande mobilité dans ces territoires.
En Gironde, l’attractivité vers le rural présente deux facettes : l’une est positive, avec la recherche d’un cadre de vie par des urbains qui génèrent de nouveaux comportements (exigence de services et d’équipements). L’autre est négative puisque le choix de la ruralité est « subi », conséquence de la pression foncière sur la grande ville. Les communes témoignent alors d’une absorption non choisie de l’hémorragie de l’agglomération bordelaise. N’oublions pas que notre département prévoit un accueil de 15 000 habitants par an soit l’équivalent d’une ville comme Blanquefort.


Lettre d’un élu aux architectes



POINT N°01 : Les citadins rêvent de bon air et de grandes maisons…
Il y a, c’est vrai, des retraités de la ville dont certains donnent l’impression qu’ils ne savent pas très bien s’ils ont compris ce qu’ils venaient faire là. Une population bien repérable qui vit à la campagne mais qui signifie clairement qu’elle ne comprend pas que la campagne n’est pas comme la ville : sans coq, sans ânes, sans tracteurs, sans chiens, et presque sans bistrots… mais pas sans tondeuses. Il y a aussi, des gens qui viennent vivre « à la campagne » ou revivre à la campagne, parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement. Sans compter, les fils de paysans, les enfants du pays, qui reviennent parce qu’ils ne peuvent ni se loger correctement ailleurs, ni trouver du travail. Ils reviennent et construisent petitement parce que leur famille leur cède un petit terrain. Et parce que le maire cède à leur famille un petit permis de construire. Ces enfants du pays dont on peut se demander étant donné les maisons qu’ils construisent, s’ils se souviennent qu’ils sont nés là, et qui ne sont pas du tout en reste de tondeuse et de propreté tirée au cordeau, de clôtures agressives, de chiens qui défendent « leurs territoires ».