vendredi 1 novembre 2013

Impact de la révolution du 14 Janvier à Tunis

Introduction de Baobab

   Nous avions également convié l’architecte urbaniste Philippe Barrière, maître de conférence et professeur assisté des facultés d’architecture de Québec, de Tunis et de l’Ecole Spéciale d’Architecture de Paris, à venir nous parler de son travail et d’un workshop qu’il a orchestré à Tunis, suite aux évènements qui ont précédé la révolution de Jasmin, le 14 janvier 2011.

 En effet, c’est avec l’œil d’un concepteur d’espace et celui du professeur docteur en architecture que nous aurions aimé pouvoir se questionner sur l’engagement de sa pratique professionnelle et académique.

   Monsieur Barrière a répondu à l’invitation mais n’a malheureusement pas pu participer au débat. Nous le remercions d’avoir pris le soin de nous envoyer un court texte d’idées et éléments dont il aurait souhaité nous parler lors du débat.
Ce texte nous explique les prémices de son travail en Tunisie et nous alimente devant son envie d’enseigner et de pratiquer son rôle d’architecte dans un contexte très traditionnaliste, au paravent bridé par le poids culturel et politique et dont les intellectuels soutenues par le peuple essaient de s’affranchir.





 L’impact de la révolution du 14 Janvier dans l’espace de la ville de Tunis et des mouvements revendicatifs.

       Contexte :

     La révolution Tunisienne a ouvert la voie vers des bouleversements politiques rendus possibles par internet et Facebook. Ces nouveaux outils ont permis des mobilisations et des actions collectives  immédiates entrainant la chute du régime, et la mise en place d’actions pour organiser ce changement dans le temps et l’espace. Et, ainsi de mettre en place des réseaux d’information, de communication, de promouvoir l’entreprenariat social à l’échelle du pays, de créer une monnaie communautaire pour développer les bases d’un développement équitable, inclusif et prospère.

   De nombreuses organisations citoyennes, des centres ( Tunisian Center for Social Entrepreneurship) et de nouvelles fondations fleurissent, elles alimentent les nombreux forums en cours («  Révolution contre la Pauvreté », « Assises de l’Innovation et du Développement Social », « NABTA » (Banque de travail et de la Dignité)). Une transversalité entre les différents groupes a permis à des projets recoupant le pouvoir publique, financier, les fondations et des différents des centres de recherche et d’organisions citoyennes et universitaires de converger sur des projets en communs.

      Projet :

  C’est pour inscrire ces nouveaux changements de paradigmes dans le centre-ville que l’on nous a demandé de projeter une conception urbaine et architecturale qui pourrait les incarner. En effet, l’hyper-centre de Tunis a témoigné le 14 janvier 2011 de l’apothéose de la révolution du Jasmin, le début du printemps arabe et l’éveil politique des peuples.
     Un an et demi après la révolution, l’obélisque de l’horloge symbôle de la dictature, est toujours en plein cœur de Tunis. Le but du projet demandé est de célébrer les martyrs de la révolution en se réappropriant cet espace chargé d’histoire et en proposant un pôle d’échange culturel pour promouvoir, l’innovation et perpétuer les valeurs de la révolution.

     Le concept a évolué tout au long du processus et plus particulièrement grâce à l’impulsion du Workshop de l’ENAU «Symboles de la Révolution» (été 2012), et avec la contribution très active de Microsoft pour sa programmation.

     Ce complexe infrastructurel hybride, à la fois réel et virtuel (architectural, urbanistique, numérique), a pour but d’incarner pro-activement  les valeurs produites par la révolution Tunisienne de 2011 (démocratie, solidarité, transparence, dignité) et celles liées à l’innovation sociale et technologique facilitée par l’usage et la pratique de l’outil virtuel. 

       Ce projet métamorphose le centre de Tunis en un lieu vibrant de vie et d’échanges culturels pour offrir de nouvelles pratiques citoyennes aux Tunisien.  Il offre des services dédiés à des pratiques quotidiennes sociales, des espaces de célébration démocratiques de groupe et des espaces de représentation, d’expositions, d’expressions et d’échanges.


Philippe Barrière, Architecte et Maître de conférence