lundi 12 janvier 2015

DEBAOBAB #7 : « Mademoiselle, vous êtes charmante… » - Emmanuelle Goïty





-« Bonjour, mademoiselle.
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- Mademoiselle, vous êtes charmante.
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- Ben quoi, tu dis même pas merci sale pute !! Dégage !! »

DEBAOBAB #7 : Qu’est-ce qu’être une fille, qu’est-ce qu’être un garçon ? - Edith Maruéjouls






Les stéréotypes sont des représentations sociales standardisées qui catégorisent de manière rigide et persistante tel ou tel groupe humain. En proposant une grille de lecture simplificatrice basée sur des a priori, ils déforment et appauvrissent la réalité sociale. Les stéréotypes sexués fonctionnent selon deux modes: l’accentuation de la différence entre les deux groupes sociaux femmes/hommes (binarité absolue) et l’uniformisation à l’intérieur de chaque groupe (la femme, l’homme). Les stéréotypes impliquent la normalisation des rôles sexués : qu’est-ce qu’être une fille, qu’est-ce qu’être un garçon. Les femmes et les hommes qui ne s’y conforment pas sont considérés comme « déviants ». Le sexisme est le processus de hiérarchisation des deux classes sexuelles ainsi obtenues, instaurant l’inégale valeur entre le groupe des femmes et celui des hommes (la domination masculine). Appartenir au groupe des hommes est plus valorisé.

DEBAOBAB #7 : Tu bouges ou tu reçois ? - Denis TRAUCHESSEC




Depuis quelques décennies maintenant la géographie s’intéresse aux sexualités. La réciproque est également valable. Ainsi, la recherche de partenaires tient compte de plus en plus de la position géographique. Jean François Staszack et Frédéric Giroud (2013) l’expliquent. La proximité devient un critère dans les rencontres. Le fantasme, lorsqu'il s'inscrit dans notre proximité géographique, s'ancre davantage dans le réel. C’est en ce sens que de nouveaux dispositifs de rencontre se déploient depuis quelques années. Les applications pour smartphone destinées aux rencontres gays ont été pionnières dans ce domaine avec, notamment, l’application Grindr, créée en 2009. Cette application utilise la géolocalisation pour situer dans l’espace son utilisateur et présenter par ordre croissant d’éloignement les autres usagers. Ce type de dispositif relève d’une géographie cybernétique dans laquelle l’utilisateur devient le centre du monde. Par le passé, la drague était une affaire de phénoménologie; aujourd’hui, il s’agit davantage d’un cahier des charges dans lequel on coche les rubriques qui nous intéressent. De plus, à l’inverse des sites de rencontre, les applications comme Grindr (depuis son incroyable succès, une myriade d’entre-elles ont vu le jour) se veulent mobiles (Alessandrin, 2013) pour sortir leurs utilisateurs de la stabilité du quotidien (Thévenin, 2013).

DEBAOBAB #7 : Même pas Peur - Pascale Lapalud et Chris Blache





Du harcèlement de rue aux caquètements de poule à l’Assemblée Nationale, un constant s'impose: en dépit d’une législation plutôt orientée vers l’égalité entre les femmes et les hommes (loi sur l’égalité des salaires, sur la parité, contre le harcèlement sexuel), les mécanismes de domination perdurent et questionnent la légitimité de chaque genre à exister dans la sphère publique. C’est de ce constat que Genre et Ville est née. 

DEBAOBAB #7 : Récit d'expérience : Une femme dans la peau d'un homme ! - Almudena Bricogne



    




« Si les femmes se travestissaient en homme, elles deviendraient transparentes dans la ville » Eric Macé, sociologue professeur à Bordeaux II, lors d'un entretien avec l'association BAOBAB.
Étudiante en cinquième année d'architecture, en pleine rédaction du mémoire de fin d'études, je me penche sur la pratique de la ville par la femme et la notion de lieux genrés. De cette remarque d'Eric Macé m'est venue l'idée de parcourir la ville au masculin.
Nous sommes le mardi 14 octobre. Enfin décidée à franchir le pas, je me précipite au magasin de déguisement de Musée d'Aquitaine. Un peu de colle spéciale visage et des poils de barbe synthétiques, le résultat est surprenant.