mardi 18 mars 2014

DEBAOBAB #06 - Au rythme de nos voisins !




Dans la CUB, la ville de Bordeaux occupe un poids relatif. Prenons un peu de distance avec le débat des élections municipales. Partons en quête d’exotisme, à la recherche de la ville théâtre de représentations en tout genre au quotidien. La Plage ne désemplit pas ; combien de temps encore pourrons-nous bronzer sous la lumière des stroboscopes ? ... Jusqu’au petit matin et, déjà les grues frémissent à l’arrivée du jour. Paludate s’éteint, le marché s’allume, nous reviendrons demain.


Ce drôle de rythme à Belcier, fait-il que les habitants ne se soucieraient pas des projets urbains appelés par l’arrivée de la LGV? Sont-ils lassés, blasés, fatigués, mal réveillés ? Nous considérons souvent le temps du projet sur la ville comme insaisissable car inévitablement long, comment les habitants de ce quartier se projettent-ils dans l’avenir ?

BAOBAB propose une sorte d’archéologie préventive et sensible, nourrie pas la parole des habitants d’un quartier dont les transformations s’annoncent lourdes. Il est question pour les années à venir d’une extension de la gare, d’un nouveau pont sur la Garonne, d'un autre sur les rails, de la MECA, d' une Cité Numérique soit d’ici 2020, 340 000m² de plancher à construire ce qui représente une cinquantaine de terrains de football ! 

Au-delà des chiffres, évoquer ensemble ces changements révèle plusieurs enjeux. D'abord un enjeu politique, ce quartier est l’objet d’attentions convergentes de la part de (quasiment) tous les échelons administratifs. Un enjeu social, dans la mesure où le phénomène de gentrification - éloignement des plus vulnérables - ne manquera pas d’apparaître. Ensuite un enjeu spatial, pour une métropole qui se construit une porte d’entrée à l’échelle de ses ambitions. Enfin un enjeu d’architecture, dans une ville qui passe son temps à regarder la courbe de son fleuve et les lignes de ses rives.

Mais avant tout, BAOBAB y voit un enjeu démocratique. Le projet urbain s’en fait l’écho. S’il est souvent question de « faire la ville sur la ville », quel est l’avenir de la ville actuelle ? Comment rendre le quartier à venir compatible avec la permanence et l’enrichissement de son identité ? Comment construire la ville à partir des pratiques habitantes et non pas à partir de l’idée que l’on s’en fait ?

Le débat portera sur la possibilité de concilier les pratiques quotidiennes, bien réelles, avec l’image prétendument réalisable du quartier projeté. Avec optimisme et bonne humeur, nous interrogerons la place donnée aux habitants et à leurs représentants dans les processus en cours. En préalable, BAOBAB s’emploie à montrer les visages d’un quartier entre nuit et jour, entre polis et polissons, entre centre et périphérie, et qui sans complexe nous séduit.