dimanche 8 janvier 2012

Debout sur les Epaules de Darwin - Baobab-Café

Pour Illustrer les discutions du BAOBAB-Café du 01 décembre sur le décor, j’aimerais partager l’expérience de cette émission qui a eu l’audace de me cueillir au réveil :

Les battements du temps (13) - Les cartes de la mémoire

 

Mabuse (1478-1532), Saint Luc Peingnant la Vierge,
1515, Musée de Prague



D’abord, je me suis dis que l’exposé sur l’explication des phénomènes naturels dans l’antiquité par la cosmologie en comparaison avec leur explication scientifique aujourd’hui répondait parfaitement au débat que nous avons eu sur le changement de Perception du monde qui nous entoure, et donc sur le changement de vocabulaire du décor dans la narration de ce paradigme. 



J’ai vu une deuxième raison d’en parler ici. Elle se rapporte à la perception que nous avons du monde à travers l’expérience et les souvenirs. En effet, Jean Claude Ameisen explique que notre perception est composée, puis recomposée à l’occasion de chaque Visualisation de nos souvenirs. En d’autres termes, nous reconstruisons notre carte mentale à chaque fois que nous la lisons. Et pour cela, nous pouvons relire dix fois le même livre en se disant à chaque fois qu’il est nouveau,  en y découvrant de nouveaux sens et de nouveaux détails. C’est à dire que la narration que nous nous faisons de notre propre vie, des espaces que nous traversons et du temps qui passe n’est en fait qu’un amalgame disparate de souvenirs en perpétuels rénovation.  

Quelque part, nous pouvons voir ici une incitation à produire une architecture qui résonne avec les Parcours Narratifs que nous nous sommes construits. Constructions individuelles mais qui se transforme au final en constructions collectives. (L’expérience étant d’abord une expérience individuelle que nous “élagons“ suivant des schémas partagés, comme le language.)

Mais alors quelle serait cette fameuse architecture qui rentrerait en résonance avec nos souvenirs et notre sensibilité ? Une dimension évoquée dans le BAOBAB-Café serait-celle de l’émotion. Nous trouverions alors dans le décor, qu’il soit figuratif, narratif, abstrait, amusant, symbolique, spirituel, voir même parfois immatériel, à travers l’ Emotion, un chemin formidable pour relier notre narration intérieur et le discours incertains du monde qui nous entoure.

Cette clef, l’émotion, pourrait revêtir un rôle fondamentale dans la Compréhension du message des hommes de toutes les époques. Et expliquer la présence si exitante de tant de courant architecturaux, artistiques et plastiques dans la tentative vaine d’exprimer ce que nous sommes.

La troisième et dernière raison, vient d’une réflexion personnelle qui a été réveillée, justement, en cette bonne grasse matinée. C’est celle de s’imposer de prendre le temps pour profiter de la vie en sachant que la multiplicité des choses que nous faisons ne compte pas autant que leur qualité, et la richesse que nous apporte leur souvenir évoqué.

Vincent Milla