dimanche 8 janvier 2012

Le Geste Gratuit.

En tant qu’étudiante en architecture, il me parait difficile de se forger aujourd’hui une identité d’architecte. Louis I. Khan a bien attendu ses 50 ans pour “se trouver” à l’issue d’un voyage en Egypte, et on me demande de construire ma propre écriture architecturale dès le master. 

Il semblerait que l’architecture contemporaine ne se définisse pas par des modèles ou une doctrine à suivre. La façade et son ornementation ne sont plus codifiées et l’architecte est de plus en plus “libre” de ses Choix Esthétiques tant que chacun de ses gestes ou de ses traits sont justifiés. 

D’ailleurs, on peut se demander si le décor et l’ornement ne permettent pas à la manière de Gadgets, d’afficher une appartenance à un courant de pensée, à un genre, à faire rentrer le bâtiment dans un "groupe" (comme sur facebook), au même titre que les vêtements affichent notre appartenance à un groupe social ? Ou bien le décor et l’ornement peuvent-ils exprimer la profonde identité du bâtiment, de son programme et des Valeurs que l’architecte veut lui faire véhiculer (valeurs sociales, esthétiques, politiques…)? 

Les architectes stars ouvrent des pistes, chacun cherche sa voie, tout le monde se pose 10 000 questions. 
Quelle est la place de l’ornement et du décor dans mon projet, se résume-t-elle au fameux 1% artistique? A quel moment devrait-on y penser lors de la conception de la librairie "X"? Que veut dire "less is more" pour vous (car pour moi less = less)? Devons nous réellement abolir "l’anecdotique", Le Geste Gratuit dans l’architecture contemporaine? L’ornement n’est-il pas une forme de générosité (de la part de l’architecte) ?

N’est-ce pas cela aussi le “truc en plus” qu’apporte l’architecte? Certains parlent de "Gesticulations" et il y en a. Cependant, quelques trop rares opérations (les Diversités par exemple) tentent au moins d’offrir plus au promeneur de Bordeaux, au risque d’être qualifiés d’agressives, d’imposantes, de moches, dans une atmosphère de calcaire blafard. Ça dénote, ça pique les yeux, on aime ou on exècre.

Photographie de Daniel Biays, Résidence Le Ponant, Mériadeck
Aux diables les avares! Je vois que ces bâtiments ont le mérite d’exister et de démontrer que bien des choses peuvent s’exprimer rien qu’en dessinant une façade. Et pour ma part, je n’aime pas l’architecture consensuelle….

M - A  Clément-Bollée