BAOBAB _ Bibliothèque d'Espace
a le plaisir de vous convier à la troisième édition des DEBAOBAB
En compagnie de :
Alain Delmas - Responsable CGT Aquitaine
Philippe Barrière - Architecte
Emilie Dartois - Architecte -Co-Fondatrice du collectif Bandapart
Lucile Hugon - Juriste membre de l' IDE
Bérénice Quattoni - psychologue transculturelle
Philippe Barrière - Architecte
Emilie Dartois - Architecte -Co-Fondatrice du collectif Bandapart
Lucile Hugon - Juriste membre de l' IDE
Bérénice Quattoni - psychologue transculturelle
LIEUX, PEUPLES ET REVENDICATIONS
Où revendique-t-on ?
Comment sont vécus les
lieux de révolte ?
Les fractures
spatiales sont elles nécessaires aux structures sociales ?
Quelles empreintes
peuvent subsister dans les lieux, supports de revendications ? En
existe-t-il un avant et un après ?
« C’est idiot de vouloir changer le monde,
mais c’est criminel de ne pas essayer »
Sacha Guitry (1885-1957) Acteur, réalisateur -
metteur en scène
Observer pour se questionner, quoi de plus
naturel, de plus primitif chez l’Homme ? Tout est matière à se renseigner, se
positionner par rapport à ses semblables. Etre en accord ou en désaccord avec
les siens, peut induire un rejet, une discussion, une réaction. Tous
individus, hommes femmes et enfants confondus, ne sont pas identiques. Malgré notre
espèce commune, les richesses de nos cultures – toutes plus incroyables les
unes que les autres – nous divisent en terme d’égalité.
Si nous ne sommes pas égaux, l'accès à une liberté choisie l'est encore
moins. Les libertés sont constituées de limites plus ou
moins définies, en fonction des territoires, des cultures que nous
fréquentons et qui nous caractérisent.
Paradoxalement, on s’aperçoit
que chaque individu à la possibilité d’accepter ou de réfuter
une idée – possibilité de faire son choix – mais que chacun n'a pas la
liberté de s’exprimer, de revendiquer ou de contester ce qui pourrait sembler incompatible avec sa façon de vivre.
C’est la raison pour laquelle l’association
BAOBAB_BE a choisi de questionner, de partager autour d’un débat sur le
rapport à l’espace (urbain, architectural, virtuel ... ) des différents
mouvements de contestation. Cette démarche qui rassemble différents initiés,
professionnels ou tout simplement citoyens autour d’une table commune,
s’inscrit dans l’actualité, du Printemps
Arabe au mouvement Les indignés.
- Que revendique-t-on ?
Quels sont les différents types
d’expression de la contestation ? Quelles situations
spatiales particulières exercent-elles? Existe-t-il un lien entre le type
de contestation et le type de lieu ?
- Où revendique-t-on ?
Le choix du lieu importe-t-il ?
Est-t-il symbolique avant la révolte ou le devient-il après ? Quelles sont
les stratégies d’installations, de manifestations ? Géographiquement, ont-elles
lieues dans le pays contestataire ou bien ailleurs ?
- Quel est l’impact sur la ville de ces
mouvements populaires ?
Quel devient le rapport du
citadin à sa ville ? Comment sont vécus les lieux des révoltes ? Quelles
transformations spatiales et urbaines cela implique t-il ? Quelles relations
entretient l’individu à l’espace ainsi qu’à ses semblables?
L’actualité internationale de ces deux
dernières années a révélé la nécessité de nombreux changements sociaux. La fin de l'histoire n'est pas pour tout de suite. Les
affrontements qui ont eu lieu dans les pays Arabes, le Québec, l’Espagne… ont
marqué nos esprits au travers d’images fortes d’émeutes, de rassemblements, de
contestations symbolisant des revendications et une explosion générale de
liberté (s).
Ils nous ont
également marqués du fait que ces revendications sont passées de mots et
de pensées – des mouvements contestataires d’intellectuels – à des actions, des
(r)évolutions. De l’organisation de débats, de diffusions de prises de libertés
offertes par un espace virtuel (le Web), les lieux de révoltes se sont
transformés en rue, boulevards, quartiers, villes, pays. Ainsi les espaces publics, aujourd’hui principaux lieux de
transformation visibles (marché d’Alep en
Syrie, place du 14 janvier à Tunis, place Tahrir au Caire…), ont pu
retrouver le sens absolu qu’ils avaient acquis durant la période
classique [1],
bravant tous les principes de l’époque moderne qui a souvent conceptuellement réduit l'idée de ville à
des espaces techniques et fonctionnels.
Afin que l’émancipation de ces
peuples ne reste pas figée dans les livres d’Histoire, il nous paraît important
de poursuivre et de motiver le débat autour de ces questions de luttes pour la
liberté et ses conséquences au sein du lieu commun qui n’est autre que l’espace
urbain, lequel – suivant la définition des plans de Giambattista Nolli [2] – se
déploie de l’espace public jusqu’à l’intérieur des bâtiments publics.
[1] L’Histoire Grecque nous
enseigne que particulièrement au cours de la période classique, la place,
espace public urbain a toujours été vécue comme le haut lieu de l’expression de
la démocratie.
[2] Giambattista Nolli
(1692-1756), Architecte et cartographe Italien rendu célèbre par le Plan de Nolli, description, à l’époque, la
plus précise de la ville de Rome sous forme de gravures en 16 feuillés édités
en 1748. La particularité de cette cartographie du plein et du vide de la cité
romaine est dans son interprétation de l’espace public. En effet, Nolli poche
en noir les blocs et habitations privées mais détail le plan intérieur des
bâtiments publics, le blanc de l’espace du vide (la rue) se poursuit à l’intérieur
des édifices publics indiquant clairement que leurs espaces, même intérieurs,
deviennent à la disposition du public.