Pour Illustrer les discutions du BAOBAB-Café du 01 décembre sur le décor,
j’aimerais partager l’expérience de cette émission qui a eu l’audace de
me cueillir au réveil :
Les battements du temps (13) - Les cartes de la mémoire
Mabuse (1478-1532), Saint Luc Peingnant la Vierge, 1515, Musée de Prague |
D’abord,
je me suis dis que l’exposé sur l’explication des phénomènes naturels
dans l’antiquité par la cosmologie en comparaison avec leur explication
scientifique aujourd’hui répondait parfaitement au débat que nous avons
eu sur le changement de Perception du monde qui nous entoure, et donc
sur le changement de vocabulaire du décor dans la narration de ce
paradigme.
J’ai
vu une deuxième raison d’en parler ici. Elle se rapporte à la
perception que nous avons du monde à travers
l’expérience et les souvenirs. En effet, Jean Claude Ameisen explique
que notre perception est composée, puis recomposée à l’occasion de
chaque Visualisation de nos souvenirs. En d’autres termes, nous
reconstruisons notre carte mentale à chaque fois que nous la lisons. Et
pour cela, nous pouvons relire dix fois le même livre en se disant à
chaque fois qu’il est nouveau, en y découvrant de nouveaux sens et de
nouveaux détails. C’est à dire que la narration que nous nous faisons de
notre propre vie, des espaces que nous traversons et du temps qui passe
n’est en fait qu’un amalgame disparate de souvenirs en perpétuels
rénovation.
Quelque
part, nous pouvons voir ici une incitation à produire une architecture
qui résonne avec les Parcours Narratifs que nous nous sommes construits.
Constructions individuelles mais qui se transforme au final en
constructions collectives. (L’expérience étant d’abord une expérience
individuelle que nous “élagons“ suivant des schémas partagés, comme le
language.)
Mais
alors quelle serait cette fameuse architecture qui rentrerait en résonance avec nos souvenirs et notre sensibilité ? Une dimension
évoquée dans le BAOBAB-Café serait-celle de l’émotion. Nous trouverions
alors dans le décor, qu’il soit figuratif, narratif, abstrait, amusant,
symbolique, spirituel, voir même parfois immatériel, à travers
l’ Emotion, un chemin formidable pour relier notre narration intérieur et
le discours incertains du monde qui nous entoure.
Cette
clef, l’émotion, pourrait revêtir un rôle fondamentale dans la Compréhension du message des hommes de toutes les époques. Et expliquer
la présence si exitante de tant de courant architecturaux, artistiques
et plastiques dans la tentative vaine d’exprimer ce que nous sommes.
La
troisième et dernière raison, vient d’une réflexion personnelle qui a
été réveillée, justement, en cette bonne grasse matinée. C’est celle de
s’imposer de prendre le temps pour profiter de la vie en sachant que la
multiplicité des choses que nous faisons ne compte pas autant que leur
qualité, et la richesse que nous apporte leur souvenir évoqué.
Vincent Milla